lundi 7 juillet 2014

Petit éloge des amoureux du silence



Auteur : Jean-Michel Delacomptée

Edition : Folio

Pages : 132

Prix : 2 euros


Résumé : "Car le silence agonise. Fin d'un monde. Silence bradé sans lésiner, trésor dilapidé. Je parle du vrai silence, du silence solide établi, serein, sur lequel aucune menace ne pèse. De ce silence-là, de ce silence qu'on ne connaît plus sous nos climats, dont on a perdu l'admirable confiance, de ce paradis gaspillé, il reste des preuves dans des pays reculés, sans habitations ni routes, sur la banquise, dans les déserts, aux confins des steppes, où l'on n'entend que le vent".


Ce que l'en ai pensé :

Je suis une amoureuse du silence. Je ne le dis pas souvent, je n'en parle pas, parce qu'en général on me regarde bizarrement. Parce qu'aimer le silence, c'est être ringard, pas "dans le coup". J'aime le silence, et cette ouverture qu'il donne aux réflexions, à la rêverie, à la concentration, à la lecture, à la profondeur.
 
C'est ce que pense Jean-Michel Delacomptée aussi, quand il dit "Le silence n'est pas le vide effrayant d'une geôle où le prisonnier à l'isolement se morfond... le silence n'abolit rien. Il crée les conditions de la vie qui jouit d'elle-même. Il tisse, relie. Il régénère. Par lui, on renaît. Il affleure dans le velouté d'un ensoleillement".
J'ai beaucoup aimé ce passage aussi : "Proust qui, écrivant dans son lit, boulevard Haussmann, protégé des bruits de la rue par les plaques de liège qui couvraient les murs de sa chambre, parle dans Sodome et Gomorrhe de "la plénitude nourricière et charmante du silence".
 
Les passages sur l'éloge du silence dans le livre sont, à mon avis trop peu nombreux, alors que je m'attendais à ce qu'ils soient l'essence même du livre.
Paradoxalement, l'auteur met beaucoup l'accent sur le bruit. Il en fait la définition, et liste tous les bruits qui nous pourrissent la vie : de la tondeuse le dimanche, au bruit des motos en pleine ville, aux bars nocturnes amateurs de karaoké. Il donne de multiples exemples et glisse quelques statistiques.
J'aurais aimé qu'il parle plus du silence, alors que c'est un livre principalement sur le bruit et ses nuisances, de ce fait, je suis un peu déçue.
 
Par contre, l'écriture est facile, fluide, le ton est posé, mais ferme. Les citations sont bien choisies et étayent bien les idées principales.
 
Je ne connaissais pas cet auteur : Jean-Michel Delacomptée a fait des études de lettres, et après avoir été chargé de missions auprès du ministère des affaires étrangères dans le domaine de la coopération culturelle, scientifique et technique, il a occupé un poste d'enseignant à Kyoto, est devenu conseiller culturel à Jérusalem, avant de remplir pendant 10 ans différentes missions à l'administration centrale. En 1998, il a rejoint l'université en tant que maître conférence en littérature française. il enseigne actuellement à Paris 8.
 
Ma note : 12/20



6 commentaires:

  1. Oooooohhhhh OMG on arrête tout !!! Tu lis le mystère de la patience !!!! J'espère que tu vas aimer... Bon, maintenant je vais lire ta chnronique ci-dessus :P

    Nous sommes deux amoureuses du silence :-) "la plénitude nourricière et charmante du silence" hmmm j'adore. Beau parcours aussi pour l'auteur.

    RépondreSupprimer
  2. Ouiiiiiii... Jostein gaarder est un de mes auteurs préférés... je déguste ces livres doucement, amoureusement ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Moi aussi j'aime le silence, le calme, les pauses ... Ce livre n'est pas pour moi donc Hélène !

    RépondreSupprimer
  4. Rédiger tout un livre sur le silence n'est pas chose aisée il faut le reconnaître. L'auteur a sans doute comblé un certain silence avec des des bruits bien plus concrets et faciles à décrire.

    Jean Michel Delacomptée n'a peut-être pas assez mûri son sujet et s'est trouvé dans un certain piège, le piège du silence...

    RépondreSupprimer
  5. C'est bien dit Eckbo lol
    Mais il y a tellement à dire sur le silence, sur tout ce qu'il apporte : la concentration, la profondeur des réflexions, le travail sur soi-même, l'abandon à soi, la méditation....

    RépondreSupprimer
  6. Un livre que j'ai beaucoup aimé, et dans lequel je me suis retrouvé. Par contre, l'auteur s'est trompé en citant Proust. Ce dernier écrit : "Et même aux rares stations où je n’entendais le « bonsoir » de personne, le silence avait une plénitude nourricière et calmante, parce que je le savais formé du sommeil d’amis couchés tôt dans le manoir proche".

    RépondreSupprimer