Auteur : Eric Reinhardt
Editions : Gallimard
Sortie : septembre 2014
Nombre de pages : 366
Résumé :
A l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entrainant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de la perte.
Récit poignant d'une émancipation féminin, l'amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.
Eric Reinhardt, né à Nancy en 1965, est romancier e dramaturge. Il vit et travaille à Paris. Ses deux derniers romans, Cendrillon (2007) et Le système Victoria (2011), ont rencontré un important succès.
Ce que j'en ai pensé :
Après m'être arrêtée sur le titre "L'amour et les forêts" au moment de la rentrée littéraire de septembre, j'ai eu l'occasion d'entendre parler de ce livre par l'auteur lui-même lors de sa présence à "La Grande Librairie" il y a quelques semaines. Mon envie s'est encore confirmée de le lire quand j'ai appris qu'il avait été choisi pour être "Prix Goncourt des lycéens" en cette fin d'année.
Je me suis donc lancée.
Mon sentiment le plus vif en sortant de cette lecture est le malaise. Ce livre a pour sujet une femme maltraitée par son mari, et qui se débat pour s'en sortir. Après avoir lu un livre d'Eric Reinhardt, l'auteur de ce livre même, elle décide de lui envoyer un courrier pour le féliciter de son dernier roman. Ils finissent par se rencontrer, et va s'ensuivre des confidences mutuelles sur leurs vies respectives.
J'ai donc eu du mal avec l'histoire de Bénédicte, et les maltraitances psychologiques qu'elle vit au quotidien. J'ai difficilement supporté de lire sa souffrance, son sombre quotidien. J'ai eu mal pour elle, et en même temps je lui en voulais de ne faire que subir, de ne rien faire pour partir, et se libérer de ses chaines.
Et même quand elle trouve une étincelle de bonheur en dehors de sa maison, elle la laisse s'éteindre pour continuer à subir.. j'avais envie de la secouer !
Par contre, j'ai trouvé l'écriture de l'auteur vraiment excellente ! elle est à la fois facile à lire, mais très recherchée, voir poétique à certaines moments. Il peut utiliser des mots crus pour souligner telle scène, mais ces mots vont se fondre dans le texte, et nous éblouir.
Je pense que je lirai avec plaisir ces autres livres, pour retrouver sa plume, sans le sujet du livre ici qui m'a gêné.
Son livre est également très bien construit. Il alterne les points de vue : d'abord le sien, pour décrire sa rencontre avec Bénédicte, puis le point de vue de Bénédicte elle-même sur sa vie, sur la plus belle journée de sa vie, et la noirceur du quotidien à côté.
Je dirais pour conclure que ce livre traite d'un sujet difficile, la maltraitance conjugale, mais qu'il est très bien écrit. Il mérite amplement à mon sens les louanges qu'il a reçu.